Veronica Mecchia, photographe

J’ai été toujours touchée par le côté éphémère des choses et des êtres vivants, par le passage inexorable du temps.

Ma première série, « Vanitas » se saisissait de cet aspect douloureux et, s’inspirant de la tradition de la peinture, elle désirait le représenter.

La photographie n’épingle pas le papillon.

Elle le fige pour le représenter, son être, sachant qu’il est déjà prêt à s’envoler, à disparaître. C’est ce que cet art fait d’une émotion, de la lumière, d’une fleur ou d’un corps : un instant, avant sa mort.

J’ai muri en moi cette conscience profonde de la nature éphémère des choses pour lui faire perdre en mélancolie et c’est à sa célébration que j’ai voulu participer en lui rendant hommage dans « L’Impermanence de toute chose », œuvres inspirées de la culture et des arts orientaux.

Photographier m’a aidée à représenter la nature transitoire des choses, une finitude qui se fond désormais dans un flux, universel.

C’est de ce parcours que naît ma dernière série. Elle rompt avec l’opposition entre vie et mort pour les concevoir finalement comme les deux côtés d’un miroir à traverser : sans l’une, l’autre n’existerait pas. C’est une tentative de s’incarner, de prendre conscience que l’on vit ici et maintenant ou, comme l’écrivait Hölderlin, d’ « habiter poétiquement le monde ».

Veronica Mecchia